Un Arachnopeziza très rare
Un Arachnopeziza très rare récolté dans les Pyrénées
Arachnopeziza trabinelloides (Rehm ) Korf.
Michel Hairaud, 2 impasse des marronniers, Poivendre 79360 Marigny.
Bernette Rivault, 102 rue de la moisson, 65800 Aureilhan.
Systématique : Leotiomycetes, Leotiomycetidae, Helotiales, Arachnopezizaceae
Apothécies de diamètre 0,15-0,35 mm, assez serrées les unes contre les autres, rétrécies à la base, sessiles. Marge marquée sous la binoculaire, par des poils assez épais et espacés, plus pales que l’hyménium, lui donnant un aspect plus ou moins fimbriée. Poils également visibles sur la surface externe. Hyménium jaune orangé.
Apothecies
Microscopie : Asques à base pleurorhynque, l’apex réagit en bleu à l’iode (IKI), clavés, hyalins, 50-60 x 7-8 µm, 8 spores bisériées. Spores subfusiformes, septées, cloison visible dans l’asque, partageant la spore en deux cellules de dimensions différentes, puis 3 (4) cloisons en dépassant le stade de la maturation, 11-13 x 2-3 µm. Paraphyses soudées par une matière amorphe, filiformes, diverticulées, branchues, à extrémité souvent légèrement clavée. Excipulum ectal à textura prismatica plus ou moins gelatinisé, paroi des cellules jaune de soufre, épaisse de 0,3µm. Nous avons observé une fois une réaction amyloïde de la chair. Poils 70-100 x 4 µm, septés, rétrécissant à 2,5-3 µm au sommet, agglutinés en mèches, entièrement recouverts de cristaux se dissolvant dans la potasse (diffusant une coloration jaune vif en réaction).
1 Asques 2 Asques : réaction à l’iode 3 Spores 4 Excipilum ectal 5 Paraphyses 6 Poils incrustés
Dessins de Korf, septembre 1951 Paraphyses, asques, spores, poils et hyphes du subiculum
Habitat et récoltes : Une récolte le 28 mars 2010 par Bernette Rivault et Germaine Dubrana sur deux tronc pourris de bouleau à terre, face infère, Uzer (65) (Alt. 750m), référence MH 20410. Même lieu le 5 avril. Autre récolte par Bernette Rivault le 8 avril 2010 à Alos (09), Alt. 740m, sur branche de noisetier très dégradée, au sol.
Remarques : La discrétion, voire l’absence de subiculum, caractère discriminant pour le genre Arachnopeziza Fuckel, nous a éloigné de la bonne piste. C’est une nouvelle fois Hans Otto Baral, qui avait étudié le type mais jamais vu l’espèce vivante, qui a permis la détermination de cette récolte. Nous l’en remercions chaleureusement.
La première combinaison, Helotium trabinelloides, fut créée par Rehm en 1887, d’une récolte hongroise, et nommée par comparaison au Helotium trabinellum de Karsten (= Calycina trabinella (Karst.) O. Kuntze) Elle fut notamment recombinée dans les genres Dasyscypha par Massee en 1896 et Trichopeziza par Boudier en 1907. Korf justifie le versement de l’espèce au genre Arachnopeziza en 1951, malgré ses caractères atypiques pour ce genre tels que la rareté du subiculum, la présence d’une medulla étroite à textura porrecta ainsi que les poils granuleux, la rapprochant du genre Lachnum (Dasyscypha). Il attache donc davantage d’importance aux spores septées et à l’excipulum ectal à textura prismatica et gélatinisé.
Bibliographie :
Korf R.P. 1951. A monograph of Arachnopezizae. - Lloydia 14 : 129-180
Baral H.-O. & Marson G. 2005. In vivo veritas. Over 10000 scans of fungi and plants (microscopical drawings, water colour plates, slides), with materials on vital taxonomy. 3rd edition. DVD-ROM.
Dessin de Korf, septembre 1951.
Photos : Michel Hairaud.
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