Le printemps des helvelles, suite 2 : Groupe des lévipèdes




Guy Dupuy 12 rue Mendes France 17310 Saint Pierre d’Oléron

Groupe des lévipédes


Helvella atra Holmsk. :Pr.Helvelle noire

Cette discrète petite espèce automnale de 3 à 10cm de haut est certainement très rare. Nous ne connaissons qu’une seule station à La Nouette (Oléron). Le chapeau mitriforme comporte 2 ou 3 lobes aux bords relevés. L’hyménium brun noir est lisse. la face externe plus claire finement velue. Le pied plein et glabre concolore sur les trois quarts supérieurs est plus clair vers la base parfois sillonnée.

Micro :

Spores elliptiques à ovoïdes 18x13μ.

Paraphyses septées, 5µ, renflées en bout jusqu’à 7µ.


Helvella elastica Bull ex St-Amans Helvelle élastique

Espèce peu commune rencontrée au printemps sous chênes verts. Les dix exemplaires mesuraient de 3 à 10 cm de haut. Chapeau bilobé à bords tourmentés, café au lait clair uniforme, en forme de selle. Pied creux, lisse, blanchâtre, cylindrique ou aplati, s’amincissant vers la base crème ocracé chez les plus gros exemplaires.

Micro :

Asques 300/320x15/20µ. base nettement en pied de cheval.

Paraphyses droites 4/5µ légèrement renflées en tête 6µ, parfois capitées septées, éléments 20 à 50µ.

Spores elliptiques courtes 17/2Ox12/13μ avec grosse guttule et sporidioles.


Helvella leucomelaena (Pers.)Nannf. Helvelle blanche et noire

C’est souvent le premier champignon que vous rencontrerez, les premiers beaux jours de février, sous les pins des forêts sablonneuses de Boyard ou Saint-Trojan (Oléron). Le réceptacle (apothécie) en forme de calice, souvent de taille modeste mais pouvant atteindre 10 cm de diamètre est noirâtre à l’intérieur, gris noirâtre à l’extérieur, s’éclaircissant vers la base pour devenir pratiquement blanc au tiers inférieur marqué par un pseudostipe pratiquement inexistant : les côtes arrondies remontent à peine sur le réceptacle ce qui entre autres caractères le différencie de l’helvelle en calice.

Souvent semi hypogé dans la jeunesse, il présente ensuite une marge qui peut être droite mais plus fréquemment érodée irrégulièrement.

Micro :

Spores elliptiques à sommets très arrondis 21 /25x 12/18µ Asques 330/400x12/18μ

Paraphyses ¾µ dépassant le niveau des asques de 20 à 30µ à peine renflées aux extrémités.


Helvella spadicea Schaeff. = H. monachella Scop. Helvelle à chapeau monacal

Chaque printemps nous retrouvons cette rare espèce bien typée reconnaissable à son chapeau aux lobes extérieurement brun noirâtre, intérieurement brun grisâtre à blanchâtres, qui se rejoignent délicatement en s’incurvant ce qui laisse apparaître une fine marge claire tout à fait typique, à son pied cylindrique, lisse, creux, cassant, bien différent de celui d’ H. lacunosa avec qui on pourrait la confondre. Elle affectionne les terres sablonneuses, calcaires, humides et la présence de peupliers semble être un élément constant de sa présence.

H. spadicea est une de ces rares espèces qui peut se rencontrer en très grand nombre sur certaines stations. Ce printemps 2008, la place indiquée par notre ami M. Hoare, une plantation de peupliers à Grand village abritait des centaines d’exemplaires (sur environ 500 m² qui se sont succédés pendant un mois.)

Micro :

Spores elliptiques : 21/22x12/14μ, avec une grosse guttule et nombreuses petites sporidioles.

Asques 230x15μ.

Paraphyses très nombreuses et groupées relativement renflées en bout, parfois subcapitées.


Helvella latispora Boud. / Helvella stevensii Peck.

Voici une dernière espèce pour notre région. Il s’agit d’une récolte de Michel Hairaud. Cette petite helvelle dont le chapeau selliforme ne dépasse pas 1,5cm et le stipe 5 cm est très proche d’ H. elastica. Elle s’en différencie principalement par la face externe de l’apothécie « de glabre à finement velue », et par la face interne, l’hymenium, « de gris cendré à café au lait » si l’on s’en tient à la description d’Häffner (1987).

La plupart des sites internet consultés synonymisent H. latispora et H. stevensii, de création plus récente, qui ne serait donc pas prioritaire... mais certains spécialistes pensent qu’il faut maintenir les deux espèces qui présentent des différences macroscopiques assez notables si l’ont s’en tient aux descriptions originelles : voici par exemple ce que nous dit l’un des meilleurs spécialistes du genre, Nicolas Van Vooren (com. pers. avec M. Hairaud) : « je crois raisonnable de penser que les synonymies données par Häffner ou Abbott & Currah sont abusives. Il existe probablement deux, voire trois espèces distinctes. Je pense que pour l’étude des helvelles les critères macroscopiques sont primordiaux même si l’on accepte une certaine variabilité au même titre que les caractères microscopiques, sans négliger non plus les aires de répartition géographiques. »

Ainsi , la récolte de Michel avec la partie externe de l’apothécie nettement villeuse correspondrait mieux à H. stevensii qu’à H. latispora décrite par son créateur Boudier comme « glabre ».

Ces dernières réflexions nous montrent que le genre Helvella est loin d’être épuisé et qu’il peut nous révéler avec un peu d’attention encore d’agréables surprises.


*cette récapitulation n’a rien d’exhaustif et ne peut être considérée comme un inven¬taire ...Elle n’a pas fait l’objet de recherches précises et ne demande qu’à être amen¬dée ou complétée par vos remarques ou signalements complémentaires, qui pour¬raient faire l’objet d’un additif dans le prochain bulletin par exemple.

** données micro puisées dans la littérature ( Haffner1987, Montegut 1991) indi¬quées par « (litt) »


Bibliographie :

MONTEGUT J Encyclopédie analytique des champignons, 1991, S.E.C.N.

CALLONGE & ARROYO Notes on the genus Helvella in Spain Mycotaxon vol 29 1990

HAFFNER Clé des espèces du genre Helvella traduction J. BOIFFARD 1987

BRETEINBACH & KRANZLIN Champignons de Suisse, t 1, 1984 Mykologia, Lucerne

DISSING H The genus Helvella in Europe Dansk Botanisk ARK IV Koben¬havn 1966

Cet article est paru dans le bulletin SMMA n°26-2008


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