Arnium leporinum




Arnium leporinum (Cain) Lundq.

Bruno Coué, 24 rue des Fours. Coudré 79190 Clussais la Pommeraie

Position systématique du genre Arniuni :

Classe : Sordariomycètes Ordre : Sordariales Famille : Lasiosphaeriaceae

Ce genre regroupe plus de 30 espèces, pour la plupart fimicoles, caractérisées par un ascome de type périthèce, isolé (pas de stroma), souvent poilu, un péridium pseudoparenchymateux (à plusieurs couches de cellules), des asques, 4 à polysporés avec ou sans anneau apical, des spores unicellulaires (rarement à 2 cellules suite à un cloisonnement tardif), brun foncé à maturité, sans pédicelle mais avec des appendices gélatineux (en général un à chaque extrémité) ou une périspore fibrilleuse, et avec un ou deux pores germinatifs.

Arnium diffère de Podospora principalement par l’absence de pédicelle, et par la forme des spores immatures qui sont elliptiques ou fusiformes et non clavées ou cylindriques.

Description de la récolte :

Récolte du 01/02/08 sur crotte de campagnol amphibie maintenue en chambre humide (depuis le 22/11/07), provenant de la réserve naturelle du Pinail, Vouneuil sur Vienne (86) France, sur sphaignes de la tourbière LI 36. Leg : Patrick Gatignol. Herbier Doveri CLSM 001.08

Périthèces nombreux, immergés, à col noir émergeant couvert de poils raides. Corps couvert de poils flexueux. translucide sous la loupe binoculaire.

Périthèces elliptiques à piriformes 620 850 x 400 500 μm dont col cylindrique à subconique 150 210 x 110 140 µm.

Péridium brun pâle s.m., pseudoparenchymateux, constitué de 3 couches :

1) endostratum à cellules polygonales, pales, à paroi fine, 12 16 x 8 10 µm

2) mesostratum à cellules cylindriques, parallèles. à paroi fine,

3) exostratum à cellules polygonales brun pâle, (noires et papillées sur le col), 7 10 x 4 7 μm, à paroi un peu plus épaisse, d’où émergent de nombreux poils flexueux, lisses, septés, brun pâle à paroi fine (plus sombres et à paroi plus épaisse vers le haut du périthèce), de diamètre 1.5 2,5 µm, à sommet pointu et plus pâle, souvent à base bulbeuse, parfois branchus et fasciculés.

Poils raides du cols parfois agglutinés en faisceaux, bruns, lisses, presque cylindriques à sommet légèrement atténué, septés, 70 130 x 3 3,5 µm. à paroi épaisse (1 1,5 µm).

Asques nombreux (ex : plus de 20 asques comptés dans un périthèce). Jeunes asques à paroi épaisse jusqu’à 5 µm, 200 200 x 38 45 µm, un peu atténué au sommet qui est largement arrondi, long pied (75 μm par exemple) atténué à la base. Un probable anneau apical est visible sous forme dune petite dépression au sommet. Asques mûrs fusiformes contenant probablement 128 spores.

Paraphyses hyalines, septées, atténuées, parfois branchues, de diamètre par exemple 8 µm à la base et 3 µm au sommet. Les articles sont plus ou moins renflés à la base.

Spores d’abord hyalines puis vert olive et enfin brun foncé, elliptiques légèrement en pointe aux extrémités, parfois légèrement asymétriques. 19 23 ( 25) x 11 13 (13.5) µm (20 mesures sur 2 périthèces), à pore excentré de diamètre environ 1 µm. Présence d’un appendice gélatineux atténué à chaque extrémité, apparemment creux, de diamètre 3 4 µm à la base, de longueur pouvant dépasser 100 µm, appendice apical nettement excentré, ces appendices semblent élastiques surtout dans leur partie distale, ils fixent bien le bleu de crésyl.

Notes :

Cette récolte correspond bien à la description et aux illustrations de Lundqvist dans « Nordic Sordariaceae 1972 ».

Cette espèce semble mettre beaucoup de temps à mûrir, peu de spores colorées observées : un seul périthèce observé contenant des spores brun foncé.

Lundqvist (1972) note une répartition nordique : il a étudié des récoltes de Suède, Norvège, Ecosse, Hongrie, Canada, sur des supports variés mais avec une majorité de léporidés. Il note pour la France une donnée non contrôlée de Claude Moreau (1953) sous le nom de Pleurage setosa, je n’ai tien trouvé de plus récent. Lundqvist indique un nombre normal de spores par asque de 128, mais il a observé des variations de 64 à plus de 128 sur du matériel suédois.

Remerciements :

Je remercie Patrick Gatignol qui m’a envoyé le matériel, ainsi que Francesco Doveri qui a confirmé la détermination et contribué à la description.

Bibliographie :

Doveri F., 2004, Fungi Fimicoli Italici, AMB, 1104 pages Lundqvist N., 1972, Nordic Sordariaceae s. lat., Symb. Bot. Upsal. 20(1) : 1 374

Bulletin SMMA n°26-2008


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